Interview exclusive d'Allah
Jabeur Mejri est en effet encore en prison. Marzouki a gracié des prisonniers et a encore laissé Mejri derrière les barreaux, soit-disant pour sa sécurité. Une honte, un déshonneur, pour ce prétendu défenseur des Droits de l'Homme.
Rappelons certaines choses concernant Mejri:
Ce jeune homme est accusé de trouble à l'ordre public et ce à cause de la diffusion sur internet de dessins blasphématoires. Il est au trou depuis Avril 2012. Dans cette histoire digne de l'époque des tribunaux inquisitoires, les médias oublient souvent de rappeler un élément essentiel du drame de ce tunisien: Mejri était dans le collimateur de certains individus bien avant cette histoire de caricatures. En tant qu'ex-employé de la SNCFT (chemins de fer tunisiens) Mejri, a dénoncé sur son même blog des pratiques mafieuses au sein de l'établissement public en accusant de corruption certains fonctionnaires. Quelques jours après la publication de ces dénonciations, un imam de Mehdia (ville de Jabeur) et cousin de l’un des corrompus évoqués, traita Jabeur de mécréant en faisant référence à ses écrits blasphématoires. S'en suivit alors le procès et l'incarcération (lire ici ce témoignage)
Mejri est un arroseur arrosé. Pire encore, il a été noyé par le "seau religieux" au point que l'opinion a complètement zapé les dénonciations de corruption qu'il a relatés. L'accusation religieuse a permis de faire diversion et de rater sciemment l'occasion d'ouvrir un vrai débat sur les pratiques mafieuses et la corruption au sein des établissements publics tunisiens gangrenés depuis des décennies par ce fléau. Encore une fois la bigoterie ambiante entretenue par le zaballahisme chronique aura eu raison des vrais débats de société et de l'intérêt général.
Encore une fois, Allah, son prophète et toutes ces superstitions de bédouins focaliseront l'attention d'une grande partie de l'opinion et ce au détriment des vraies urgences. Marzouki et une partie de l'élite qualifiera ce phénomène de conservatisme ambiant, préférant l'imputer à l'identité tunisienne plutôt que de reconnaître que cette bigoterie est une manifestation flagrante d'un fascisme ordinaire. Ce même fascisme qui pardonne au flic le viol d'une jeune fille sous prétexte que sa jupe était trop courte et pas très islamique (voir ici)
Conclusion
Mes amis, vous pouvez être sûrs que le jour où je balancerai sur ce blog une révélation dérangeante sur un dirigeant politique ou sur une affaire de corruption, un avocat surgira de nulle part pour dénoncer mes dessins blasphématoires et un juge m'enverra tenir compagnie à Jabeur Mejri... puis le public applaudira.
En attendant ce jour, soutenons sans réserves Jabeur Mejri et continuons à faire pression!
Une nouvelle action est organisée dans ce sens: voir ici
Sur ce, joyeuse semaine moutonnesque!