Du Coran en Tunisie
Je sais que beaucoup d'amis et de gens sincères, continuent à voir dans l'Islam et ses textes sacrés quelque chose de sublime et de merveilleux. Après l'attentat infect d'hier, je continue à sombrer dans mon rejet définitif et irréversible de cette chose qui rend monstrueux notre pays. Si Dieu s'était exprimé vraiment par le Coran, il n'aurait jamais permis une telle interprétation de son message. Jamais. Et si Dieu se devait d'exister, il ne pourrait s'adresser à nous autres que par la musique et la poésie. Ses seuls messagers auraient été les artistes et les poètes, les passeurs de sa transcendance.
Le livre saint
La Tunisie est un livre de Coran. C'est le premier article de notre constitution qui nous le dicte puisqu'il y est stipulé que l'Islam est religion d'État*. Il n'est donc pas exagéré de considérer que nous vivons dans un texte, entre des mots. Nous en avons été biberonnés depuis notre plus tendre enfance grâce à papa et l'instituteur. Chacun sa page, son chapitre, chacun sa sourate, son verset. Les esprits bien nourris, éclairés et en paix avec eux-même pourront loger dans les versets sympathiques du Livre Saint. Mais dans une société dévorée par la misère, l'injustice, ce Livre offre une multitude de replis, de cavernes ténébreuses, où nicheront de plus en plus d'âmes perdues. Mais tous logent à la même enseigne, qu'on se le dise :
Aussi bien nos élites et intellectuels protecteurs de l'Islam modéré, aussi bien notre État et notre police qui chasse en Ramadan les non-jeûneurs (voir ici), aussi bien ces jeunes déprimés qui zigouillent du mécréant dans un hôtel à Sousse ou dans un musée à Tunis. Aucune différence de nature ne les sépare, ils habitent tous la même maison, le même livre. C'est seulement le numéro de page qui les distingue.
Cette guerre que croit mener l'État tunisien contre le terrorisme est perdue d'avance. Le mal est consommé. Trop nombreux nichent dans les cavernes du Livre. La solution n'est plus dans la cohabitation hypocrite voulue par Zaballah, ni par l'extermination radicale appliquée en son temps par Zaba. La solution ne peut passer d'abord que par la sortie définitive du livre...
*Article n°1 de la Constitution Tunisienne de 2014: "La Tunisie est un État libre, indépendant et souverain, l'Islam est sa religion, l'arabe sa langue et la République son régime. Il n'est pas permis d'amender cet article"