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DEBATunisie
20 février 2025

Chlékisme aux abois

L'Onu s'alarme de la situation politique tunisienne. Les arrestations en cascades depuis le coup d'Etat se multiplient à une telle vitesse, que des voix s'élèvent partout dans le monde pour dénoncer la dictature de notre sainte Chléka. C'est allé tellement loin qu'un élu américain Trumpiste (qui doit être être incapable de situer la Tunisie sur une carte) a tiré la sonnette d'alarme contre le régime de Kaïs Saïed (voir ici).  

 

Les libérations récentes de la célèbre et historique opposante Sihem Ben Sedrine (voir ici) ou encore du journaliste Mohamed Boughalleb s'inscrivent peut-être dans une tentative désespérée du régime de calmer les pressions internationales. C'est une excellente nouvelle que de savoir ces personnes libres, mais nous sommes très loin de la victoire, car la dictature garde encore en otage (c'est le mot qu'il faut adopter) des centaines de prisonniers politiques.    

 

Un rapport anonyme accable le régime de Kaïs Saïed     

 

Bien que l'esclavage fut aboli en 1846 à la suite d'un décret beylical, en 2025 l'Etat tunisien est sérieusement soupçonné d'alimenter un trafic d'esclaves avec la Libye. C'est ce qui ressort d'un rapport rédigé par un groupe de chercheurs international anonyme sorti le 29 Janvier 2025. Ce rapport qu'il faut prendre avec précaution, fait état de vente de migrants subsahariens qui, après être conduits de force par les autorités tunisiennes vers la frontière libyenne, sont parqués dans des campements où s'opèrent de funestes transactions avec des intermédiaires libyens. Ce rapport se base sur des témoignages de victimes qui racontent l'horreur, l'humiliation et les violences de tout genre qu'ils ont subi. Je préfère vous laisser lire par vous-même ce rapport qui accable l'Etat tunisien, mais aussi l'Union Européenne, accusée de financer et de fermer les yeux sur ce qui est qualifié en droit international de "crimes d'Etat" (Le PDF du rapport est accessible depuis cet article de Nawaat).

 

Les observateurs tunisiens lucides savent très bien que les pressions venant de l'étranger n'ont pas beaucoup d'effet sur la dictature. Ces pressions peuvent même avoir l'effet contraire, puisqu'ils nourrissent le narratif chlékiste du prétendu complot international contre la souveraineté du peuple tunisien incarnée par la personne de la Sainte Chléka. L'espoir de voir tomber ce régime ne peut donc venir que de la pression populaire.      

 

Des pressions de l'intérieur

 

Si j'ai titré cet article "chlékisme aux abois" c'est plus en raison des remous intérieurs qu'on observe en ce moment en Tunisie :


- A Om Larayes dans le Bassin minier, foyer historique de toutes les grandes révoltes, ont lieu plusieurs manifestations suite à l'appel de la centrale syndicale. Une colère couve depuis longtemps dans la ville. Elle vient d'être ravivée suite à un tragique accident de la route. Des slogans hostiles au régime ont été scandés par les manifestants dénonçant l'incurie des services publics et les fausses promesses de la sainte Chléka (voir ici). 

- De vives protestations d'étudiants à Kairouan ont eu lieu en réaction au décès d'un de leurs camarades résidant dans un foyer universitaire et qui, suite à un malaise, n'a pas été pris en charge par l'administration (voir ici).

- A Sousse des troubles ont éclaté début février suite à la tentative d'immolation d'un jeune homme devant un commissariat de Police. Le jeune homme en question tentait désespérément de récupérer de l'argent qui lui a été confisqué par la Police l'accusant de consommation de drogue. Une quasi-émeute a pris pour cible le commissariat. Les faits rappellent les événements de 2010 à Sidi Bouzid, où l'immolation de Mohamed Bouazizi a pu déclencher la Révolution tunisienne. Le jeune homme a été hospitalisé et se trouve encore dans un état critique ( voir ici ).

- Une autre immolation a été signalée fin janvier près de la grande Synagogue de Tunis. Il s'agit peut être que d'un fait divers mais qui s'inscrit plus largement dans le climat incandescent général (voir ici)

 

A quelques semaines de Ramadan, la tension monte dans le pays. Oui il y a de bonnes raisons de se réjouir de ces tensions, car le régime ne tombera que par la pression populaire. Nous en sommes arrivés à espérer le pire pour nous débarrasser d'encore pire :  La sainte chléka. Les propagandistes et les chlékistes qui défendent Saïed ne sont qu'une poignée de délinquants cravatés et d'opportunistes très bruyants, qui risquent de payer très cher leur collaboration. Quant à Saïed lui-même, il faudra juste lui souhaiter une chute qui lui préserve un minimum de dignité humaine et surtout son intégrité physique pour qu'il puisse se présenter entier devant un juge. 

 

Conclusion

 

Mes amis, il y aussi la possibilité que dure très longtemps cette situation de pourrissement général et qu'il ne restera plus rien des acquis de l'indépendance et qu'à la suite de Saied il faille tout recommencer. 

Commentaires
U
Du coup comment tu vas faire sans le USAID et les pauses café ? (il y a Said dedant BTW)<br /> <br /> Reprendre des conneries relayés par des anonymes qui n'ont pas vu le génocide à Gaza mais trouvent tout dans les régimes qu'ils n'aiment pas est un travail de propagande.<br /> <br /> Mais à ce niveau là il fallait avoir 2 neurones max au cerveau pour en faire une histoire non crédible.<br /> <br /> En parlant de l'esclavagisme, il existe dans les prisons des US. Les détenus sont forcés par la loi comme des esclaves.<br /> Mais en tant qu'un minuscule instrument de propagande en fin de validité, ceci fait partie des choses que tu ne pouvais pas voir...
Répondre
L
Hors sujet. Qui vous parle de Gaza? Inquiètez vous plutôt pour votre putschiste qui peine à trouver de l'argent. La sainte chléka a promis de recruter des milliers de tunisiens dans la fonction publique et de donner un congé de payement pour les factures de la STEG impayées. Il est dans le KK. Un jours les citoyens prendront justice eux mêmes du dictateur et des clochards qui l'entourent. <br /> <br /> Ps. Il y a eu aussi un homme de 48 ans qui s'est immolé à Bab Saadoun à quelques heures de la visite du dictateur.
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