Le manège du 7 Novembre
Aïdkom Mabrouk chers amis, mais je voudrai pour ce post revenir à nos moutons habituels: les mauves. Ils viennent de fêter la Saint Ben Ali et je voudrai à cette occasion revenir rapidement sur le rite du 7 Novembre et son concept paradoxal du Changement qui ne change pas (depuis 23 ans).
Vous ne le savez peut-être pas, mais la Tunisie est coincée dans une faille temporelle. Cet accident métaphysique a commencé un 7 Novembre 1987 quand un certain Ben Ali avait réussi son coup d'état médical contre le président grabataire Bourguiba. Tout le monde à l'époque avait applaudit le changement. Ben Ali devint maitre du temps mais il appuya trop vite sur la touche rewind (◄◄) pour revivre sa victoire. Une fois, deux fois... 23 fois qu'il appuie obsessionnellement sur le même bouton. Ce qui devait être le changement d'un jour, devint le changement pour toujours d'où la naissance de ce concept du "Changement" qui n'en finit pas. Nous autre assistons impuissants à ce manège...
En dehors des rituels cycliques qui immobilisent le temps notre derviche tourneur convoque l'éternité. A cet effet, Il fige son portrait, s'interdit les rides, les cheveux blancs, les
journalistes impertinents, et tout ce qui pourrait gêner l'illusion de cette éternité. Aussi, introduit-il le règne du non-évènement grâce à sa
propagande qui vante les acquis, la stabilité et l'unanimité mais grâce surtout à sa censure qui plonge dans les ténèbres tous les mouvements et les voix qui veulent faire bouger le cours du temps c'est à dire l'Histoire. Tout est mis en œuvre pour que la roue du temps demeure bloquée.
Mais moi j'ai la tête qui tourne je ferai mieux d'aller me coucher...